Le terme
christianisme oriental peut, selon les définitions, recouvrir deux concepts différents, l'un
historique et
géographique, l'autre
théologique et
christologique :
- historiquement et géographiquement, il désigne le christianisme des provinces orientales de l'Empire romain (Proche-Orient, Anatolie, Égypte, Grèce...), vers le Moyen-Orient, l'Europe orientale, l'Arménie, l'Inde du Sud, l'Éthiopie... Il se caractérise par une organisation non centralisée (la Pentarchie, qui devient la Tétrarchie après que s'en fut détachée l'Église catholique romaine), par la place de la culture et de la langue grecques dans sa diffusion et sa liturgie, et par la multiplicité des dénominations et des pratiques. Depuis le schisme de 1054, il est également défini par contraste avec le « christianisme occidental », incarné initialement par l'Église catholique, de liturgie et de culture latine et d'organisation centralisée autour d'un pontife souverain infaillible, puis aussi, à partir de la réforme protestante, par tous les cultes qui en sont issus. Ce « christianisme oriental » historique et géographique est désigné par l'expression « chrétiens d'Orient » : c'est la définition large, la plus généralement en usage.
- d'un point de vue théologique et christologique, l'expression « christianisme oriental » peut désigner les 75 millions de chrétiens d'Orient anté-chalcédoniens, formant les Églises des trois conciles (environ 65 millions de fidèles, dites « miaphysite ») : cette définition restreinte n'inclut pas les quelque 300 millions de fidèles de l'Église orthodoxe (ou Église des sept conciles), ni les Églises issues de ces ensembles mais devenues catholiques et appelées à tort, selon ce point de vue, « Églises d'Orient » ou « Églises catholiques orientales ».