En 1789, avec 80 vaisseaux, 80 frégates, 120 bâtiments légers, et plus de , la marine française est la deuxième du monde. Cette forme d’apogée, dû aux efforts constants du gouvernement de
Louis XVI, ne résiste pas à l’épreuve de la
Révolution. L’agitation dans les arsenaux désorganise la flotte, alors que les officiers, qui avaient d’abord accueilli favorablement les changements politiques,
fuient en masse les
violences révolutionnaires à partir de 1792. Lorsque la guerre avec l’Angleterre reprend en 1793, la Marine n’est guère capable de faire face à la situation et subit défaites sur défaites (
Prairial,
Aboukir) alors que l’armée de Terre est
victorieuse à peu près partout en Europe. L’arrivée de
Napoléon au pouvoir, en 1799, ne change rien à la situation, malgré une
courte période de paix, les tentatives de réorganisation et l’annexion d’arsenaux voisins (Gènes, Anvers) qui fournissent, un temps, des moyens supplémentaires. Napoléon cherche « son Nelson ». En vain. Le
désastre de Trafalgar ôte tout espoir de rattrapage sur la
Royal Navy et les côtes françaises sont soumises à un blocus hermétique qui achève de ruiner le commerce colonial du pays et le pousse à un véritable repli terrien.