Le terme
blasphème vient du
latin blasphemia, lui-même emprunté au
grec βλασφημία, substantif correspondant au verbe βλασφημέω « parler mal de quelqu'un, injurier, calomnier ». Le second élément de ces deux mots se retrouve dans les verbes φήμι et φάσϰω « déclarer, dire ». En revanche l'origine du premier élément βλασ- est peu claire, même s'il est tentant de rapprocher celui-ci de βλάϐη, βλάϐος « dommage » et de βλάπτω « endommager, cause du tort, nuire ». C'est dans le grec de la Septante et du Nouveau Testament que le verbe et le substantif ont reçu le sens religieux de « blasphémer ». La notion évolue au cours des siècles pour aboutir au concept que le blasphème ne devra plus concerner que l'
injure appliquée au
fait religieux. Ainsi au le
théologien espagnol
Francisco Suárez définit le blasphème comme étant « toute parole de malédiction, reproche ou irrespect prononcé contre Dieu ». En 1913, l’
Encyclopédie catholique, soutient à nouveau que le blasphème ne doit s'intéresser qu'au domaine de la religion : « Tandis que le blasphème, étymologiquement, peut diffamer aussi bien une créature que ce qui appartient à Dieu, dans sa stricte acception il n'est utilisé que dans ce dernier sens ».