Dans l’
Antiquité, le mot
hérésie désignait simplement une école de pensée : le
jardin d’
Épicure était une telle
haíresis. Au fil des
conciles qui définirent progressivement les
dogmes chrétiens durant le premier millénaire de notre ère, la notion d'«
hérésie » fut fréquemment opposée à celle d'«
orthodoxie ». Elle acquit une valeur péjorative dans l'historiographie des églises
trinitaires (
catholique ou
orthodoxe), et depuis lors, le mot
hérésie désigne avant tout une opinion,
doctrine ou
dogme considéré comme sortant du cadre de ce qui est généralement admis ou tenu pour acquis dans les domaines de la
pensée, de la
connaissance, de la
religion. Selon
Michel Serres, on est toujours l'hérétique de quelqu'un : les
trinitaires eux-mêmes sont des « hérétiques » aux yeux des chrétiens
anté-chalcédoniens qui ont conservé les doctrines d'avant l'année
451.