L
'innéisme est une
doctrine philosophique selon laquelle certaines
idées ou
structures mentales sont
innées, c'est-à-dire présentes dès la
naissance. On ne peut pas à proprement parler d' 'idées innées' chez Platon. Précisément parce que les 'Idées en soi', sont des Formes, (
Eidos, (εἶδος en grec ancien). Les Formes ne sont pas des idées innées. Les Idées en soi sont dans l'âme et par conséquent existent de façon atemporelle, ( cf. Phédon de Platon, 75c-76a, traduction M. Dixsaut). Les idées innées, au contraire sont données à la naissance, alors que les Idées chez Platon, ne sont pas données, mais préexistent dans l'âme qui est éternelle. Par exemple l'Égal en soi fait partie de ces Idées qui sont dans l'âme, mais ce n'est pas une idée innée. Il faut donc bien distinguer les Idées comme Forme et les idées innées qui sont en quelque sorte des idées primitives à partir desquelles notre esprit va connaître les choses. L'idée innée de Dieu chez Descartes, permet de garantir l'existence du monde extérieur, ( cf Les Méditations métaphysiques, Méditation VI). Les idées innées sont claires et distinctes, comme l'idée d'extension pour les corps. Un corps se définit par sa longueur et sa largeur, ainsi que son mouvement. Les idées innées sont des fondements pour la connaissance et elles ne peuvent dériver de l'expérience sensible. Locke s'opposera aux idées innées cartésiennes, précisément parce que chez Descartes la connaissance du Monde ne peut être que par l'activité de l'esprit qui découvre les propriétés du Monde en travaillant sur ses idées, alors que pour
Locke, l'
âme (ou
esprit,
mind) est une
tabula rasa, et que toute idée dérive par conséquent de l'expérience sensible. Autrement dit, les choses dans le Monde recèlent des propriétés qui se communiquent dans nos impressions sensibles. Les idées sont des copies de ces impressions et sont par conséquent, moins vivaces que les impressions originelles.( voir son
Essai sur l’entendement humain). Leibniz critiquera l'ouvrage de Locke dans ses "Nouveaux essais sur l'entendement humain" (première rédaction 1703, première édition 1765).