1879
1879
Événements
Afrique
- 17 février : arrivée du père Siméon Lourdel à Entebbe. La Congrégation des Pères Blancs, catholique, s’installe au Bouganda. Elle s’attache à repousser l’avancée de l’Islam.
- 15 mars : Albert Grévy est nommé gouverneur général de l’Algérie (fin en 1881).
- Antoine Chanzy, en conflit avec les représentants des Européens, doit céder la place. Albert Grévy, peu au fait des affaires coloniales, se laisse dominer par les colons membres de l’Assemblée nationale qui cherchent à étendre le pouvoir civil au détriment des militaires responsables de l’administration depuis la conquête. Il se bat pour l’assimilation, mais, taxés d’imprévoyance, il est remplacé par Tirman.
- 8 juin : arrivée à Benghazi de Ali Kiemali Pacha, nommé par Istanbul gouverneur de Cyrénaïque. La Cyrénaïque retrouve son autonomie : la régence de Libye, réunifiée en 1871, est à nouveau divisée en deux administrations distinctes. Le gouverneur entreprend des réformes de l’éducation et de l’armée.
- 25 juin : par un firman du sultan, le khédive d’Égypte Ismaïl Pacha est déposé au profit de son fils Tawfiq Pacha (fin en 1892). Ismaïl, qui a nommé le 27 avril un gouvernement sans ministres européens, est obligé de démissionner cinq jours après à la suite des pressions occidentales sur le sultan.
- 27 juillet, Cyrénaïque : l’expédition de Rohlfs, partie de Benghazi le 5 juillet, atteint l’oasis de Koufra.
- 8 juillet : départ de Rotombo (Sierra Leone) de l’expédition de Josua Zweifel et Marius Moustier aux sources du Niger.
- 15 juillet : reddition de Soliman bey, fils du trafiquant d’esclaves soudanais Zubeir Pacha, battu par , gouverneur du Bahr el-Ghazal. Il est exécuté.
- 18 juillet : le Secrétaire d’État aux Colonies et le Ministre des Affaires étrangères (Salisbury) autorisent l’extension de la domination britannique en Gold Coast vers l’est (1879-1890). En décembre, le nouveau gouverneur Herbert Taylor Ussher annexe Dénou et Aflao.
- 21 août, Boma : début de l’expédition au Congo d’Henry Morton Stanley financée par le roi des Belges Léopold II et l’Association internationale africaine (fin en juin 1884). Sur ordre de Léopold II, Stanley amène progressivement les ethnies locales à se constituer en États indépendants sous l’égide de la Belgique qui entend ainsi exploiter à son seul profit les grandes richesses du bas Congo en caoutchouc et en ivoire.
- 10 septembre : Lat Dyor Diop, damel (roi) du Cayol (Sénégal) sous protectorat français et fermement opposé à la colonisation, signe à regret le traité de construction de la ligne de chemin de fer Dakar-Saint-Louis du Sénégal, dans lequel il pressent, à juste titre, la fin de son autonomie.
- Septembre : le gouverneur du Sénégal Brière de l'Isle envoie le capitaine Joseph Simon Gallieni à Ségou pour y négocier un nouveau traité avec le sultan Ahmadou. Il arrive à Médine et crée le 12 octobre le poste de Bafoulabé, au confluent du Bakoy et du Bafing, premier maillon d’une chaîne destinée à relier le haut Sénégal au delta central nigérien.
- Septembre-octobre : Muteesa , kabaka (roi) du Bouganda demande successivement aux Protestants de la Church Mission Society et aux Pères blancs de le baptiser, ce qui lui est refusé en raison de sa polygamie. Un mois plus tard, il fait des ouvertures aux musulmans, puis finalement revient à la religion traditionnelle.
- 17 novembre : le Comité d’Études du haut-Congo est remplacé par l’Association internationale du Congo par le roi Léopold II de Belgique.
- 23 décembre : Muteesa interdit les religions étrangères au Bouganda. L’année suivante, il proclame l’islam religion officielle (30 juin 1880), tout en reconnaissant aux Ganda la liberté religieuse. En 1885-1886, les chrétiens seront persécutés, ce qui dégénérera en guerre civile (1888-1890).
- Au Bouganda, la religion traditionnelle jouit de la faveur du plus grand nombre : composée de médiums, de prêtres et de guérisseurs, la classe religieuse (Semakula Kiwanuka) est puissante et riche et contrôle d’immense domaines que le roi n’a pas le droit de confisquer. Pour le pouvoir, les religions étrangères apparaissent comme la promesse de ressources politique accrues et d’alliance diplomatiques multiples, ce qui explique les nombreux revirements du roi et de ses successeurs.
- Décembre à avril 1881 : campagnes victorieuse de Samori Touré pour étendre son empire (Guinée actuelle) jusqu’à la mer. Les puissants Cissé défaits, seule la ville de Kankan semble s’opposer à l’expansion irrésistible de Samori Touré jusqu’en 1881.