La
rhétorique est à la fois la
science et l'art de l'action du
discours sur les esprits. Le mot provient du
latin , emprunté au
grec ancien (), qui se traduit par . Plus précisément, selon
Ruth Amossy :
Au-delà de cette définition générale, la rhétorique a connu au cours de son histoire une tension entre deux conceptions antagonistes, la rhétorique comme art de la
persuasion et la rhétorique comme art de l'
éloquence. La rhétorique grecque, telle qu'elle fut pratiquée par les
sophistes et codifiée par
Aristote, se préoccupait principalement de persuader. Dans l'
Antiquité romaine, se fait jour une nouvelle conception de la rhétorique comme art de bien dire selon les mots de l'orateur romain
Quintilien. À l'époque classique, la rhétorique s'étend à l'étude des textes écrits, et notamment aux textes littéraires et
dramatiques, la conception romaine de la rhétorique l'emporte progressivement sur la conception grecque. La rhétorique s'est ainsi progressivement restreinte à la
stylistique c'est-à-dire à un inventaire de figures relevant des ornements du discours. Il en résulte une conception de la parole rhétorique qui se distingue de l'
argumentation et de la
dialectique par l'usage d'effets pathétiques et éthiques du discours sur le public. Contre cette évolution, l'école rhétorique contemporaine de
Chaïm Perelman renoue avec la rhétorique grecque en proposant une « nouvelle rhétorique » qui est une théorie de l'argumentation.