L’
église Saint-Pierre de Montmartre est une église
paroissiale catholique romaine située dans le
arrondissement de
Paris, au sommet de la
butte Montmartre, au
rue du Mont-Cenis, à l'ouest de la
basilique du Sacré-Cœur. C'est l'une des deux églises paroissiales catholiques de la butte avec l’
église Saint-Jean de Montmartre, et elle représente depuis la
Révolution française la plus ancienne église paroissiale de
Paris après celle
de Saint-Germain-des-Prés. Elle succède à une
basilique mérovingienne dédiée à
saint Denis, dont cinq
chapiteaux et quatre
colonnes en marbre ont été réemployés dans l'église actuelle, les colonnes provenant à leur tour d'un temple antique. Très délabrée au début du , la vieille basilique est acquise par le roi
Louis le Gros en
1133, qui la fait remplacer par une nouvelle église
romane consacrée en
1147 par le pape
Eugène III. La reine
Adélaïde de Savoie fonde en même temps une abbaye de
moniales bénédictines au sud de l'église, connue comme l'
abbaye royale de Montmartre. L'église est donc paroissiale et abbatiale à la fois. La construction de la
nef ne s'achève qu'après le milieu du , et l'
abside est rebâtie dans le style
gothique primitif à la fin de ce même siècle. Les voûtes actuelles de la nef et de la
croisée du transept sont toutefois
flamboyantes et datent de
1470 environ, quand l'église nécessite d'importantes réparations à l'issue de la
guerre de Cent Ans. En
1686, les religieuses déménagent dans un nouveau monastère près de la
place des Abbesses, et l'église est depuis lors à l'usage exclusif de la paroisse, mais reste la propriété de l'abbaye royale de Montmartre jusqu'à la dissolution de celle-ci en
1792. Deux ans après, l'abside de l'église est malmenée par la construction de la
tour de Chappe au-dessus. De ce fait, les parties orientales de l'église ne sont pas rendues au culte lors de sa réouverture en
1803. Elle est dans un état déplorable, et des campagnes de restauration en
1838-
1845 et
1874 sont trop limitées pour éviter sa ruine. La fermeture de l'église pour des raisons de sécurité en
1896 semble bien être définitive, et la décision de son sauvetage n'est prise qu'à la dernière minute. La restauration est entreprise sous la direction de
Louis Sauvageot entre
1900 et
1905, et l'église Saint-Pierre obtient alors son visage actuel. Elle est classée au titre des
monuments historiques le , et est aujourd'hui un haut lieu de spiritualité chrétienne du nord de la capitale.