Le
bâillement est une contraction intense des muscles du visage et du
diaphragme entraînant une
inhalation profonde d'air par l'ouverture de la bouche, suivie d'une courte expiration. C'est un comportement
réflexe,
phylogénétiquement ancien, stéréotypé mais modulable et physiologiquement contemporain des étirements musculaires (
pandiculation). On l'associe souvent au besoin de sommeil, à l'angoisse, à la faim, à la sexualité ou à l'ennui. Il est présent chez tous les
vertébrés, dont tous les
mammifères (à l'exception de la
girafe, les herbivores moins fréquemment que les carnivores), dont l'
humain, les reptiles, les poissons, et les oiseaux. Le bâillement est un comportement physiologique banal, décrit dès l'
Antiquité par
Hippocrate qui pensait dans son
Traité des vents que le bâillement permettait l'évacuation de la fièvre, comme une cheminée évacue la fumée. D'autres médecins romains faisaient un lien entre la haute mortalité infantile et le fait que les bébés bâillaient beaucoup (idée du bâillement mortel et contagieux) alors que les hindous pensaient que lors du bâillement des esprits pénétraient dans le corps par la bouche, les musulmans y voyant l'entrée du diable dans le corps, ou, dans d'autres interprétations, que le diable se moque des hommes au moment du bâillement, d'où la coutume assez universelle de mettre la main devant sa bouche lorsque l'on bâille. Oublié après les publications de
Jean-Martin Charcot, la
médecine du n'y a pas attaché beaucoup d'intérêt jusqu'aux
années 1980, marquées par les progrès de la
neurophysiologie et de la
neuropharmacologie qui lui redonnent sens.